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Booba, loin du rap, toujours plus près du business

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Booba Rap Business

Après plusieurs années tumultueuses, le natif de Boulogne semble s’écarter peu à peu du rap qu’il supervise à travers le 92i, afin de se concentrer sur son statut de businessman.

Depuis 2012, la vie du Duc n’est pas exemptée de tout repos. Après la sortie de Futur, son sixième album, Booba s’est vu embourbé dans des histoires de clash interminables avec ses meilleurs ennemis La Fouine et Rohff. Est ensuite rentré dans la danse Kaaris, pour des raisons encore aujourd’hui approximatives mêlant attaques interposées et pics soigneusement placés. Bref. Le rappeur du 92 voit peu à peu son image médiatique s’égratigner au rythme d’aventures extra-musicales. Mais intra, tout n’est pas non plus au beau fixe ; D.U.C., son septième opus sorti en 2015 se confronte à une vague déferlante de critiques négatives. Près d’une année plus tard, le Duc semble avoir reconstruit son empire jusqu’à s’épanouir désormais dans sa gestion, tout en gardant un œil extérieur sur le rap.

« Plus proche de la fin que du début »

Alors que Booba n’a jamais caché son admiration pour Jay-Z en terme de longévité dans l’industrie, il se rapproche de plus en plus de son modèle. Il expliquait à la sortie de Futur, être « plus proche de la fin que du début ». Pourtant , quatre années et deux albums plus tard, le rappeur boulonnais se place toujours comme une pointure du rap français. Cependant, depuis la sortie de son dernier projet Nero Nemesis fin 2015, le rappeur se veut plutôt discret musicalement, avec qu’un seul single solo en 2016 : DKR. Mais il n’est discret que musicalement : ultra connecté sur les réseaux sociaux, Booba rythme l’actualité hip-hop par des posts Instagram particulièrement amers.

Mais revenons-en au rap. Après avoir clippé plusieurs extraits de son dernier opus, Booba est apparu dans de nombreux featurings aux côtés de la nouvelle scène montante française. Une pratique étrange quand on connaît la mentalité très solitaire, voire « protectionniste » du Duc. Niska, Damso, Gradur, Kalash, Dosseh, tous ont invité Booba dans leurs morceaux respectifs. Cette multiplication de featurings peut s’expliquer par une envie de « passage de témoin », comme pourrait le laisser penser son investissement colossal dans son label 92i. Mais ne pourrait-on pas trouver une explication alternative ?

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Plus puissant que Skyrock ?

Booba s’est toujours montré très réticent auprès de Skyrock, la première  radio française à couvrir le rap français. Il lui reproche principalement de s’intéresser que très peu aux nouveaux rappeurs et ne les exploiter qu’une fois que leur buzz sera bénéfique à l’antenne. C’est ainsi que, pour concurrencer Skyrock, Booba a lancé son propre média OKLM, d’abord plateforme de vidéos avant de s’exporter en radio.

Il offre plus d’exposition à des rappeurs méconnus qui ont, selon lui, les capacités pour réussir. A travers différentes émissions, il concurrence directement les Planète Rap en diffusant des freestyles inédit ou des interviews de piliers du rap français. OKLM connaît un franc succès, mais il ne serait pas étonnant que Booba, dans sa gestion tentaculaire, tente de jouer de sa notoriété avec des featurings pour constituer un réseau qui porterait préjudice à Skyrock. Par exemple, Damso, signature du label 92i avait connu un différend avec la radio de Laurent Bouneau avant de prendre part à son Planète Rap alors qu’aucun de ses morceaux n’y était diffusé. OKLM détient alors l’exclusivité sur les titres du Bruxellois, alors que Skyrock nettoie une nouvelle sale affaire.

Le renouveau du 92i

Outre OKLM, Booba s’est récemment consacré à l’un de ses projets les plus précieux : son label 92i. Alors que l’échec Kaaris semblait avoir refroidit le Duc (aucune mixtape Autopsie depuis), 2016 a marqué une refondation importante du clan. Damso, nouvel artiste en pleine hype marque peu à peu son territoire dans le rap game. Shay, protégée de Booba depuis longtemps a sorti son premier album Jolie Garce récemment. Le 40k Gang, quant à lui se veut plus discret, supplanté par des artistes hors-92i, mais toujours plus proches de Booba : Niska ou Kalash.

Alors que les premières rumeurs concernant un nouvel opus émergent, Booba semble consolider ses arrières avant une éventuelle sortie. En effet, après plus de 20 ans de carrière, le Duc considère légitimement qu’il n’a plus rien à prouver. Perfectionniste et toujours à la recherche d’une ascension des plus folles, il se consacre à des projets qui l’excitent d’autant plus qu’une carrière de rappeur déjà acquise. Si on ajoute sa marque de vêtement, le rappeur des Hauts-de-Seine s’étend désormais sur tous les fronts : radio, médias, textile et gestion d’artistes. On comprend qu’avec ce rythme là, les studios puissent s’éloigner…

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