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Musique

Les 5 meilleurs sons de l’album « Busta Flex »

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Busta Flex

Le premier album éponyme du rappeur Busta Flex célèbre aujourd’hui ses vingt ans. Retour sur cinq morceaux qui ont fait de cet opus un classique. 

L’année 1998, en plein coeur de l’âge d’or, est riche en projets de qualité. Le rappeur de la Seine-Saint-Denis, accompagné d’une équipe surprotéinée, livre alors un des albums de l’année voire de la décennie. Membre de la famille IV My People, Busta Flex demeure un exemple pour des générations d’artistes hip-hop.

Busta Flex – « J’fais mon job à plein temps »

Incontestablement le tube de l’album. Attention qui dit tube ne veut pas dire meilleur morceau, mais c’est ce titre qui a forgé la légende Busta Flex. Nous parlons ici d’un opus vendu à 100.000 exemplaires, donc disque d’or sans digital. Un album réalisé par Kool Shen. Les noms des producteurs font frémir: Zoxea, Sulee B Wax, DJ Mars, DJ Spank et Joey Starr. « J’fais mon job à plein temps » est classique dans l’histoire du rap français. Ce morceau est sorti en single et a eu le droit à un clip où apparaît Kool Shen. Le moitié du Suprême NTM est également présent pour faire les backs du MC de la cité d’Orgemont. Busta nous explique son point de vue du milieu du rap français et défend sa vision du métier de rappeur. Il sample le morceau « All your goodies are gone » du groupe soul The Dells sorti en 1978, un groupe pépite à écouter pour étendre votre culture musicale. Mention spéciale pour le « ah » entre le « tu sais » et « j’fais mon job à plein temps ». Sans toi, le morceau n’aurait pas la même saveur. Un « ah » très Denis Brogniart.

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Busta Flex – « Majeur »

Ce morceau se veut plus sombre que le précédent. Le sujet évoqué est sérieux et n’a pas perdu de son actualité. Les cordes dans l’introduction suivies d’une conversation entre deux frères posent le décor d’un titre triste et personnel. L’aîné s’adresse à son petit frère qui va traîner dans la rue avec ses potes, et refusant d’écouter les conseils et brimades du grand. Busta parle à la première personne et se glisse dans la peau de ce jeune qui goûte à la liberté des 18 ans. Est-ce que la solution est de quitter la cité ? Faire du rap ? Dealer ? L’identification de l’auditeur avec ce jeune lambda d’un quartier est renforcé par des références réelles. Il écoute « Le Crime paie » de Lunatic et « Trouve moi un job » d’Afrodiziac. Un conte moderne très réaliste et réussi. Rappelons que Busta Flex n’est âgé que de 20 ans au moment de la sortie de l’album. Notons le sample extraordinaire de ce titre en provenance de la discographie du maître Ennio Morricone, et particulièrement du film « Pour une poignée de dollars ».

Busta Flex – « Pourquoi ? »

Un autre chef d’œuvre de Busta Flex produit par le géant Sulee B. Wax. L’histoire est connue de tous les amateurs de rap français. Le morceau est inspiré de la fameuse embrouille entre Expression Direkt/Rohff et le rappeur d’Epinay-sur-Seine. Vingt ans après les faits, la réconciliation a enfin eu lieu sur scène lors de la tournée « L’âge d’or du rap français ». Honnêtement, elle était si choquante que ça cette punchline à l’origine de l’histoire : « Tu sais qu’en improvisation je suis un ouf, j’ai plus de style, j’ai tellement de style en impro que les reubeus se mettent à manger du halouf » ? Ce morceau est aussi un avertissement sur les risques de la célébrité. Busta Flex prévient les jeunes qui voudraient se lancer dans le rap, « un mec du quartier qui s’en sort, ça ça n’passe pas ». Ses amis d’enfance ont changé de comportement lorsqu’il a commencé à gagner de l’argent et ne l’ont pas aidé lors de l’agression dont il a été victime le 20 mars 1997. La voix de Joey Starr présente dans le pont est issue du classique « Tout n’est pas si facile ».

Busta Flex – « Le Zedou »


Zedou : représente douze grammes de résine de cannabis. Cette définition est issue du dictionnaire « Tout l’argot des banlieues ». Une métaphore entre le deal et le rap. L’idée est géniale. Un douze gramme ou un album à douze titres ? Busta Flex s’amuse de cette confusion dans un morceau rappé à toute allure. Il ne faut pas oublier que le rappeur de la Seine-Saint-Denis est issu du monde du freestyle, c’était sûrement le meilleur dans ce domaine à cette époque, et son apparition récente dans « Le Cercle » a montré que le vétéran n’avait pas perdu son talent. Le morceau était présent sur la merveilleuse compilation L432 avant la sortie de l’album. Les rappeurs présents sur ce disque ? Idéal J, Lunatic, Expression Direkt, Ärsenik, Oxmo Puccino. Oui, file écouter cette compilation légendaire si ce n’est pas déjà fait.

Busta Flex feat. Oxmo Puccino – « Esprit Mafieux »

Une boucle de Saint-Preux au piano: une ambiance de film sur la mafia sicilienne. Le morceau donne envie de se servir un verre de whisky habillé en costards et parler comme Marlon Brando. À cette époque le black mafioso du rap français porte le nom d’Oxmo Puccino. Ce morceau demeure un des beaux featuring de l’histoire du rap français. Ils arrivent à nous faire voyager dans l’univers via une écriture riche en images. Une rencontre entre les écoles Time Bomb et IV My People. Nous ne sommes jamais lassé d’écouter Oxmo rapper son vers fétiche: « aimer sa mère plus que chaque choses au monde » ou déclarer: « je méprise l’amour : ça anime la haine qui amène à mourir« . Qui a dit que le rap n’était pas cérébral ? Réfléchis à cette phrase: « Les pères ont des fils qui deviennent leur père en en faisant des fils comme eux. » Il existe deux versions de ce morceau, l’une avec Ali titrée « Lyrics de prestige » et une autre avec Busta Flex. Il faut écouter les deux.

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